Episode 1:
Alors mercredi dernier, qu'entends-je dans mon émission favorite de congé parental bébé n°3, Bien-Etre sur Direct 8, ( bébé n°2, c'était Les Matenelles), on peut faire son beurre soi-même, en mois de 3 minutes, sans aucun outillage particulier. FORMIDABLE !!!
Le soir même, ça me démangeait de tester ( oui, oui, je me doutais bien que je ne dépasserais pas le stade de l'expérience, celui qui précède et de loin, celui de l'expertise ... Je prends ma briquette de crème fraiche semi-épaisse à 18 % de matière grasse, mon cul-de-poule, mon "moyen-fouet" et là, c'est parti pour 50 minutes à fouetter, fouetter, fouetter.A en perdre la raison... J'ai décidé d'abandonner quand je me suis dit que j'allais passer les 15 prochains jours avec une minerve... Ni chantilly, ni beurre... Je crois même que ce n'était plus de la crème fraîche.... Ne voulant pas jeter, hop, je sors le robot, au bout de 8 minutes de battage incessant, je me suis une fois de plus résignée.... Mais, je n'allais tout de même arrêter en si bon chemin.... Bon, je renettoie tout le bazar et cette fois, je repars avec de la crème en pot à 15 % de matière grasse. Robot pendant 10 minutes. C'est une odeur de chaud, de plastique chaud, qui m'a fait perdre tout espoir de réussir à faire mon beurre ce soir là.... Je me suis dit qu'en plus de la minerve, j'allais massacrer mon robot, cadeau de fiançailles de mes parents .... Tant pis, la crème a fini dans la soupe faite avec la jardinière de légumes du jardin de Belle-Maman.
Après quelques recherches sur le net, je vois qu'il est inutile de faire toute tentative si l'on a pas de crème au-delà de 35 % de matière grasse.... Si, j'avais su, mais bon le matin même, je n'imaginais pas réaliser mon beurre toute seule.... Toute la nuit passée à rêver de beurre, de baratte, de moule, de sel de guérande, de lait cru non pasteurisé dont on aurait doucement mais surement laissé la crème se former, bref, un rêve d'ancienne normande.... Ah, mes souvenirs de jeunesse, quand nous allions avec ma mère chercher du lait cru à la ferme après la traite en direction d'Etretat. Le lait encore tiède dans nos bouteilles plastiques n'attendait que nos fines papilles pour être dégusté ! Qu' à cela ne tienne, on s' arrêtait sur le bord de la route, moteur tournant, pour enfin rassasier nos estomacs, papilles, de ce délectable joyau sorti du pis de la vache... Et oui, je me plaie à me souvenir de cette facilité à accéder à un produit qu' il m'est aujourd'hui impossible de me procurer par chez moi.... A moins que quelqu'un ait une bonne adresse....pas trop loin...
Episode 2:
Courses au supermarché, vendredi après-midi, je finalise mes achats au rayon crèmerie. Là, pour être sûre de réussir, une seule crème passe l'examen du taux de matière grasse.... Crème d'Isigny, de la marque Nos Régions ont du talent, à 40% de matière grasse ( oui, oui, les hommes préfèrent les femmes qui se régalent, aux femmes qui.......font régime ? LOL !). Samedi après-midi, petit tour au potager. Les radis crient de tout leur colleret carmin, " Vite, vite, ramasse-moi, encore quelques jours, et je serai filandreux " ah, oui, mais pour manger des radis, il faut du ( facile, n'est-ce-pas? ). Hum, Hum !
Alors là, je plante bébé dans les bras de son père, et je me décide à réaliser un tour de force ( fouetter, encore et encore) et un tour de magie.... Au bout, de 4 minutes , OH MIRACLE ! la mixture s'épaissit, et dégorge le petit lait, je commence à rincer sous le filet d'eau froide, comme il est dit; et là, comme vu dans le reportage, je prends mon beurre à pleines mains... Coluche aurait dit " erreur, grave ". une masse gluante était en train de fondre sur mes mains et je perdais à vu d'oeil ma masse compacte. Je lâche ma mixture, essaie tant bien que mal de me dégraisser les doigts. Le désepoir est sur le point de me gagner, mais je ne m'avoue toujours pas vaincue, je reprends du nerf de la bête, ( par la même occasion une cuillère à soupe) et j'essaie de presser mon semblant de beurre. A Force de courage et de ténacité, une masse se forme., qui peut ressembler à du beurre. Sentant que je peux gagner la bataille, je décide de stopper là et jette du gros sel gris de guérande. Ca y est, l'ennemi est vaincu, j'ai du beurre... Quelques minutes au congélateur.... Le verdict et la remise de médailles ne tarderont plus quand les 3 hommes viendront à table. Oui, mais.... Les radis..... C'est pas suffisant pour manger du beurre.... Ce soir, ce sera beurre, beurre, beurre. Ah, la solution, des oeufs à la coque ! Verdict: ils ont adoré, vidé le ramequin et si j'entends le " quand est-ce que t'en refait ? " dans la bouche de mes enfants, alors c'est tout bon... A recommencer, à l'unanimité...
Mais, cela est une ébauche, il faut persévérer... Alors, bientôt, je recommence, d'une autre manière, et je viendrai vous raconter...